La philosophie de Mac OS X expliquée aux développeurs

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La conférence mondiale des développeurs se tient à San Jose jusqu’à vendredi. L’occasion de faire le point sur Mac OS X, ses fonctionnalités et les difficultés de transition qu’il engendre. Le travail n’est pas fini, mais les outils sont là. Visite guidée en compagnie du Grand Vizir : Avie Tevanian, l’architecte de l’Unix pour Mac.

« Nous avons construit Mac OS X en espérant qu’il durerait 15 à 20 ans. J’espère qu’il en sera ainsi. Je ne peux plus recommencer cela. » Fatigué mais confiant, Avadis (Avie) Tevanian a ainsi expliqué aux 1 500 développeurs présents à la WWDC de San Jose les efforts consentis par la Pomme pour parvenir au Mac OS X actuel.

Et Tevanian sait de quoi il parle : Mac OS X, c’est lui et ses équipes de développement. Mais lui d’abord, le développeur qui a retravaillé le noyau Mach (voir édition du 22 novembre 2000) pour en faire la brique de base du nouveau système d’exploitation, amplement inspiré de ses travaux chez NeXT et des développements spécifiques d’Apple. Vue sous cet angle, la WWDC est donc l’occasion où jamais d’apprendre ce qu’il est possible de faire avec ce système qui, à l’usage, peut sembler moins réactif que ce qu’on en attendait. La faute à Aqua ? L’explication n’est pas révélée sur scène, même si Steve Jobs et Avie Tevanian soulignent que les efforts vont s’accentuer pour améliorer les performances du système.

Le Finder aurait été mal « carbonisé »

Mais le quotidien anglais The Register tente un éclaircissement : l’interface graphique qui pompe beaucoup de ressources n’est apparemment pas la seule coupable, si les développeurs interrogés sont dignes de confiance. Le Finder serait en fait un élément « carbonisé » (Carbon est l’environnement de transition entre le vieux système d’exploitation et le nouveau), et peut-être mal carbonisé ! Les temps de latence ressentis seraient dus en partie à cette caractéristique, en raison de défauts dans l’écriture du logiciel. Dans une utilisation de tous les jours, on ressent très peu ces freins, sauf quand il s’agit de se promener dans l’arborescence du disque dur. En revanche, dès qu’il s’agit de suivre cinq émissions en direct sur Internet en simultané ou d’écouter de la musique tout en allant relever son courrier électronique, le service annoncé est bien rendu.

Avie Tevanian ne se fait pas de soucis sur ces aspects : les développeurs lui avaient demandé il y a trois ans de pouvoir réaliser une migration en douceur. Il leur a apporté les bibliothèques de programmation nécessaires. Pour le reste, le noyau libre du système d’exploitation, Darwin, se place actuellement parmi les plus performants du marché. Le temps joue donc pour Apple. Et que le Finder soit carbonisé ou écrit dans l’environnement Cocoa (l’environnement natif), les performances seraient similaires. Seuls les services rendus sont différents : les développeurs, quand le Finder sera changé pour une version Cocoa, bénéficieront de nouveaux services qui leur permettront de développer encore plus vite.

Un système polyglotte

La route de la transition sera plus ou moins longue suivant les besoins et l’impatience des utilisateurs du Mac (voir édition du 24 janvier 2001). Mais pour l’essentiel, tout est là pour permettre les raffinements de développement les plus avancés : la mémoire protégée (l’ordinateur ne peut pas « planter »), la mémoire virtuelle (les applications disposent toutes des ressources qui leur sont nécessaires), les services multitâches, multiprocesseurs, les standards ouverts associés, l’intégration de fonctions réseau au coeur du système (en s’appuyant sur le fonctionnement du noyau logiciel Mach) et enfin une subtilité tout Apple, l’idée de « citoyen du monde ». Autrement dit : tout logiciel peut facilement être adapté dans n’importe quelle langue. Pour montrer l’exemple, Mac OS X sera disponible en quinze langues à la fin du mois.

Pour en savoir plus :

La WWDC sur le site d’Apple (en anglais)